Chiens de chasse et humains forment une équipe. Au Royaume-Uni, la chasse revêt de nombreuses formes différentes, mais toutes requièrent l’assistance de chiens de chasse. Accompagnez-nous lors d’une balade sur de sublimes landes de bruyère, où les épagneuls débusquent les gélinottes rousses.
Photos par Scott Wicking & Moorland Association
Avec 38 races différentes de chiens de chasse officiellement reconnues par le Kennel Club, chacun en trouvera un à son goût. Que vous passiez vos matinées d’hiver emmitouflé sur un estran gelé à guetter le cri unique des oies cendrées, ou que vous préfériez un soleil radieux sur une lande recouverte de bruyère à la poursuite des gélinottes tétras, il existe une race pour toutes les occasions.
L’avènement des races HPR
Hunt, Point and Retrieve
Ces dernières années, la popularité des races Hunt, Point and Retrieve (HPR) a considérablement augmenté, notamment pour la pratique de la chasse sportive dans les landes. Le garde-chasse écossais Fraser Kay déclare : « De nombreux chiens HPR sont déployés sur les landes à gélinottes, car les rabatteurs sont généralement beaucoup plus espacés et doivent couvrir de grandes étendues de terrain. Les braques allemands à poil court et à poil dur, ainsi que les braques hongrois à poil court ont tendance à être intéressants, car ils ont suffisamment d’endurance pour courir toute la journée et parcourir des surfaces beaucoup plus vastes. »
Dans les plaines, la chasse au faisan et à la perdrix est la plus répandue. Les jours de chasse, en général, huit personnes tirent et une vingtaine de personnes s’occupent de débusquer les oiseaux et de ramasser le gibier abattu avec des chiens. Les chiens sont impliqués dans toutes les activités : ils accompagnent les tireurs immobiles, marchent avec les rabatteurs ou travaillent sur la ligne de ramassage.
Les races les plus courantes sont les labradors retrievers et les épagneuls (cockers et springers), ainsi que le très apprécié golden retriever, mais il est possible de voir jusqu’à dix races différentes en action au cours d’une même journée. Les chasseurs de gibier à plumes et de pigeons ramiers utilisent quant à eux des chiens pour les accompagner lors de leurs sorties solitaires et pour rapporter les oiseaux sauvages qu’ils ont réussi à prélever.
GLORIEUSE GÉLINOTTE
Cependant, la lande de bruyère qui recouvre les hautes terres d’Angleterre et d’Écosse abrite l’un des gibiers à plumes les plus recherchés du monde : le lagopède d’Écosse (lagopus lagopus scotica). Avec son plumage brun-roux, sa queue noire, ses pieds blancs et ses remarquables peignes rouges au-dessus de l’œil, ce délicieux gibier au vol rapide vit uniquement dans les îles britanniques.
Le mot « lande » désigne généralement des paysages ouverts des hautes terres, dominés par la bruyère et dénués d’arbres, gérés par des exploitations agricoles ou des domaines de chasse. Environ 75 % des landes de bruyère d’Europe se trouvent au Royaume-Uni. Et pour vous donner une idée de leur étendue, la Moorland Association aide ses membres à gérer 348 000 hectares de landes de bruyère en Angleterre et au Pays de Galles seulement. En Écosse, on ne dénombre pas moins de trois millions d’hectares de landes.
Une grande partie de la lande des hautes terres du Royaume-Uni est située à plus de 500 mètres d’altitude ; le temps y est souvent humide, froid et venteux, même en été. Il faut donc un type de végétation particulier pour y prospérer, et c’est ici que la bruyère s’épanouit. Cet arbuste à feuilles persistantes, aux tiges ramifiées, recouvre naturellement la lande ouverte. Les plants de bruyère ont tendance à pousser ensemble, formant un tapis épais et touffu mesurant parfois jusqu’à un demi-mètre de hauteur, ce qui les aide à survivre aux vents forts. La bruyère constitue 90 % du régime alimentaire de la gélinotte rousse, qui se nourrit des pousses, des graines et des fleurs de la plante. Cet extraordinaire gibier à plumes peut atteindre 130 kilomètres par heure en vol. Parfaitement adapté, il utilise la bruyère comme protection contre les éléments et les prédateurs, comme lieu de reproduction et comme nourriture. C’est l’existence de la bruyère qui permet l’existence de la gélinotte rousse.
Parmi les autres oiseaux qui prospèrent dans cet environnement figurent les échassiers tels que le courlis, le vanneau et le chevalier gambette, ainsi que les oiseaux de proie tels que le faucon émerillon et le busard Saint-Martin. Le nectar des fleurs de bruyère donne également un miel délicieux, et les apiculteurs installent souvent leurs ruches dans la lande à la fin de l’été, lorsque la bruyère s’épanouit dans une splendide floraison pourpre.
VOYEZ PAR VOUS-MÊME
Rêvez-vous de vous rendre dans les incroyables landes de bruyère ? Ici, nous partageons des conseils d’initiés sur les Yorkshire Dales, les pubs célèbres, les domaines sportifs, ainsi que les lieux de restauration et d’hébergement:
DES ANIMAUX ÉLÉGANTS DANS DES PAYSAGES À COUPER LE SOUFFLE
Si, les jours de chasse en battue, les labradors et les épagneuls sont très courants dans les landes à gélinottes, d’autres races sont inextricablement liées à cette pratique traditionnelle. Ainsi, les pointers et les setters ont toujours été utilisés pour la chasse à la gélinotte, et ces chiens élégants et gracieux ont tous les attributs pour évoluer sur ce terrain difficile. Avec leurs longues pattes et leur stature fine, ils sont presque conçus pour affronter les rudes journées sur les collines recouvertes de bruyère. Ils utilisent leur truffe ultra-sensible pour flairer leur proie à distance et se mettent à l’arrêt lorsqu’ils la trouvent.
LOST IN
TRANSLATION
Au Royaume-Uni, la terminologie relative au tir et à la chasse diffère du reste du monde :
La chasse (Hunting)
Au Royaume-Uni, ce terme fait généralement référence à la chasse traditionnelle au renard, pratiquée par des cavaliers élégamment vêtus, accompagnés d’une meute de chiens, à la poursuite d’un renard. La loi Hunting Act de 2004 a interdit ce type de chasse aux mammifères sauvages avec des chiens, mais la chasse peut toujours se dérouler en suivant une odeur, plutôt qu’un animal vivant.
Le tir (Shooting)
Au Royaume-Uni, il s’agit de la chasse au gibier à plumes. Les espèces typiquement chassées sont le faisan, la perdrix et la gélinotte. Ce terme inclut également la chasse à la sauvagine (canards et oies) et la chasse au pigeon ramier.
La chasse à l’approche (Stalking)
C’est le terme utilisé au Royaume-Uni pour décrire la chasse au cerf avec un fusil – ce que le reste du monde appelle la chasse.
La chasse à la gélinotte avec des pointers et des setters est généralement considérée comme l’une des méthodes de chasse les plus gratifiantes et agréables. Elle implique une journée entière de marche à travers la bruyère notoirement élastique. Pour beaucoup, elle est l’exemple même de la collaboration entre l’homme et le chien, pour prélever un gibier à plumes sauvage, durable et délicieux dans un paysage vraiment spectaculaire.
Jon Kean, célèbre défenseur écossais des pointers et setters, a déclaré, à propos de ces races : « Outre leur apparence magnifique, ils ont un merveilleux atout : ils remplissent un rôle pour lequel ils ont été élevés depuis de nombreuses générations. Et quoi de plus satisfaisant, d’un point de vue sportif, que de travailler avec ces animaux élégants dans les paysages les plus captivants des îles britanniques, à la recherche du roi des oiseaux sauvages ?»
À PROPOS DE L’AUTEUR :
Will Hetherington
Will Hetherington est journaliste, spécialiste des sports de campagne britanniques depuis 22 ans. Rédacteur en chef de Shooting Gazette pendant 13 ans, de 2004 à 2017, il est aujourd’hui rédacteur et écrivain indépendant. L’un de ses rôles est celui de rédacteur en chef de Gundog Journal, une éminente publication bimensuelle consacrée aux chiens de chasse, éditée par Fieldsports Press. Avec ses deux fidèles labradors à ses côtés, il comprend la compagnie qu’offrent les races de chiens de chasse – sur le terrain, à traquer du gibier à plumes, ou à la maison, devant un bon feu et avec un verre de vin rouge à portée de main.