Harriet Kemigisha est une défenseuse du rôle des guides spécialistes de la faune en Ouganda. Apprenez-en davantage sur cette femme fascinante et sur son choix d'équipement.
Harriet Kemigisha et ses collègues guides du collectif Uganda Women Birders font découvrir cette splendeur naturelle aux visiteurs internationaux. Leurs connaissances, leur passion, leur sourire accueillant et leur capacité à éveiller l’enthousiasme des personnes pour la faune et la conservation font progresser le tourisme et l’observation de la faune, générant ainsi des revenus pour leurs familles et leurs communautés.
On s’est entretenu avec Harriet Kemigisha au sujet du tourisme animalier, une source importante de revenus et une promotion de la conservation.
Hero Image © Rick Bateman
Comment vous êtes-vous interéressée à l'ornithologie et á l'observation de la faune? Comment tout cela a-t-il commencé?
Harriet: J’ai commencé à observer les oiseaux et la faune lorsque j’étais petite, près du parc national de Kibale. J’ai été inspirée par Wilson Malcolm, qui a fondé un observatoire d’oiseaux dans le parc national de Kibale, et par Herbert Byaruhanga, le président du collectif Uganda Bird Guides Club, qui a commencé la formation des guides en Ouganda en privilégiant l’autonomisation des femmes dans le tourisme et la conservation.
J'ai terminé ma formation et j'ai commencé à travailler pour l'Uganda Wildlife Authority, une agence gouvernementale chargée de gérer et de protéger les parcs nationaux ainsi que les activités liées à la faune sauvage. Mon travail consistait à effectuer des patrouilles pour prévenir les activités de braconnage. Ensuite, j'ai commencé à travailler en tant que guide-ranger spécialisé dans les oiseaux et les primates.
Pourquoi l'Ouganda est-elle une destination remarquable pour l'ornithologie et l'observation de la faune?
Harriet: L’Ouganda est la perle de l’Afrique – un surnom dont les Ougandais sont fiers, à juste titre. Le pays recèle une incroyable abondance naturelle, due à sa situation dans les zones de transition. Il abrite également de nombreux habitats différents, des savanes aux forêts tropicales et des marais aux lacs. L’Ouganda présente une grande amplitude altitudinale, des montagnes Rwenzori, hautes de plus de 5 100 mètres, aux basses-terres du lac Albert, 600 mètres au-dessus du niveau de la mer. Avec cette immense diversité, l’Ouganda est le pays doté de la faune aviaire la plus riche d’Afrique, avec plus de 1 000 espèces différentes, et possède également la densité de primates la plus élevée.
Quel est votre endroit préféré pour pratiquer l'ornithologie?
Harriet: Mon endroit préféré pour pratiquer l’ornithologie est le parc national de la vallée de Semuliki. Ce parc est une extension de la forêt d’Ituri, de la République démocratique du Congo (RDC). Puisque la RDC n’est pas toujours sûre, nous ne pouvons observer les espèces du Congo que dans cette forêt de plaine de Semuliki. C’est le seul endroit en Ouganda où je me rends avec l’espoir de pouvoir ajouter une nouvelle espèce à la liste de l’Ouganda ou d’observer des animaux très rares. En décembre 2020, j’ai redécouvert une espèce de colobe roux, le colobe rouge de Semliki (Piliocolobus semlikiensis). Cette espèce n’avait pas été observée depuis longtemps en Ouganda, dans cette forêt. De plus, je continue à ajouter de nouvelles espèces d’oiseaux à notre liste de l’Ouganda.
Quelles sont vos réflexions
au sujet des femmes dans le secteur de l'ornithologie et de l'observation de la faune?
Harriet: Je pense qu’il s’agit d’une formidable opportunité qui peut transformer la société – pas uniquement en termes de tourisme, mais également de conservation. L’ornithologie est si exigeante que lorsque les femmes s’y consacrent, elles deviennent une source d’informations pour la société et leurs familles. Lorsqu’une femme réussit, c’est toute sa famille et la société qui réussissent avec elle. J’ai beaucoup fait pour ma famille et ma communauté. J’ai soutenu des écoles, des églises et des organisations de conservation ; j’ai créé des routes là où il n’y en avait jamais eu, pour que les agriculteurs puissent transporter leurs produits jusqu’au marché. Et nous, les femmes, nous sommes les agents les plus fiables pour la conservation. Je pense que le tourisme et la conservation sont promis à un bel avenir grâce à l’implication de nombreuses femmes, car nous avons une voix forte lorsqu’il s’agit de la préservation des ressources naturelles.
Quel serait
votre plus grand souhait?
Harriet: Mon plus grand souhait pour l’ornithologie et l’observation de la faune est que de nombreux jeunes enfants et adultes s’impliquent dans l’ornithologie et l’observation de la faune, ainsi que dans la conservation. J’ai observé pratiquement tous les oiseaux d’Ouganda. Mon prochain projet est donc de commencer à observer les mammifères nocturnes, car il reste encore tant à découvrir.
Comment permettez-vous á des personnes plus nombreuses de s'impliquer dans la conservation et de devenir guides?
Harriet: Jusqu’à présent, beaucoup de femmes sont impliquées dans la conservation, les activités de guide et de conduite. Nous voyons également de futures jeunes ornithologues. Mon entreprise de tourisme, Harrier Tours, collabore avec un projet dédié aux femmes, que je soutiens personnellement, dans le Parc National de la Forêt Impénétrable de Bwindi: RIDE 4 A WOMAN. C’est aujourd’hui l’un des programmes les plus efficaces du pays, qui soutient les femmes confrontées aux problèmes liés au VIH, à la violence domestique et à la pauvreté. Nous les soutenons en hébergeant nos hôtes dans leurs magnifiques locaux. De plus, les visiteurs ont la possibilité d’acheter leurs tissus colorés ou leurs objets tissés. Beaucoup de mes collègues guides voient ce que je fais (comme transformer ma maison en lodge, appelé Kibale Forest Lodge, qui génère de l’emploi et des revenus pour ma famille) et se laissent inspirer par mon esprit d’entreprise; elles reprennent ensuite ces idées dans leur communauté. C’est l’un des aspects positifs du métier de guide : on rencontre différentes personnes, qui ont beaucoup d’idées pour développer et améliorer le service. La chose la plus importante que j’aime enseigner à mes élèves ou à d’autres guides, c’est d’être passionnée, bien informée et digne de confiance. C’est la clé de ma réussite.
Que signifie pour vous le développement durable?
Harriet: Pour moi, le développement durable signifie transmettre les connaissances et l’expérience que j’ai acquises à d’autres ornithologues féminines en Ouganda et à l’étranger. Cela signifie pouvoir former et apporter toute autre forme de soutien nécessaire aux jeunes ornithologues, afin que l’amour et les compétences requises pour pratiquer l’ornithologie, la faune en général et la conservation puissent continuer à prévaloir. Je m’occupe également de l’habitat (forêts, savanes, lacs, marais et autres), car les espèces doivent survivre pour que l’ornithologie et l’observation de la faune puissent se poursuivre de génération en génération. L’autre partie importante du développement durable est la viabilité économique. Le tourisme ornithologique et d’observation de la faune offre de nombreux avantages. Lorsque nous accueillons des clients qui aiment les oiseaux et la faune, les guides peuvent gagner des revenus décents grâce à leur profession, et ainsi, continuer à aimer et à protéger la nature.
Comment les produits de SWAROVSKI OPTIK soutiennent-ils votre passion pour l'ornithologie ?
Harriet: SWAROVSKI OPTIK offre la meilleure vision. Lorsque vous observez les oiseaux avec un équipement SWAROVSKI OPTIK, vous avez envie de continuer, car les vues sont parfaitement claires. Elles révèlent les détails précieux d’un oiseau, et vous ne vous ennuyez donc jamais chaque fois que vous retournez pratiquer l’ornithologie, encore et encore.
Merci de nous avoir accordé du temps et d'avoir partagé votre histoire avec nous.
Harriet n’est pas seulement une guide professionnelle et une fervente défenseuse de la conservation ; elle sait également qu’ensemble, nous sommes plus forts. Elle s’efforce de réunir des guides féminines originaires d’Ouganda, du Kenya et du Rwanda pour qu’elles apprennent les unes aux côtés des autres et se soutiennent mutuellement et, ainsi, soutiennent l’essor du tourisme dans toute la région.
À propos de
Harriet Kemigisha
Née en 1982, Harriet Kemigisha a grandi dans le petit village de Bigodi, près du parc national de Kibale. Son grand-père lui a appris à comprendre la forêt. Il a ouvert ses yeux, ses oreilles et son cœur aux merveilles et à la sagesse de la nature.
Aujourd’hui, Harriet est directrice et guide principale de Harrier Tours Ltd. Ses spécialités sont les oiseaux et les primates d’Ouganda et du Rwanda. Elle se passionne pour l’initiation des jeunes enfants à la nature, et soutient différents projets dédiés à l’éducation et l’émancipation des femmes. Son réseau de guides spécialistes de la faune s’étend à l’Ouganda, au Kenya et au Rwanda. Lors de ses aventures au grand air, Harriet se rapproche de la nature avec une longue-vue d’observation ATS 80 HD avec un oculaire 25-50x. Son choix de jumelles se porte sur le modèle NL Pure 8x32 ou ses jumelles préférées de longue date, le modèle EL 8,5x42.
À propos de
Harrier Tours
En 2009, Harriet Kemigisha a fondé Harrier Tours, une entreprise professionnelle de tourisme basée en Ouganda, spécialiste de l’observation des oiseaux et des mammifères. Sa mission est de soutenir les femmes impliquées dans la conservation et les activités de guide. Cette équipe de passionnés de la nature, originaires de toutes les régions du pays, a été formée par le collectif Uganda Safari Guides Association. Ils aiment rapprocher les gens de la faune variée de l’Ouganda. Le nom de l’entreprise rend hommage à l’oiseau de proie préféré de Harriet : le busard.
